Préhistoire de l’archipel Houat-Hoedic
Jean-Marc Large
Houat et Hoedic sont deux perles de l’Atlantique nord, offrant au regard un passé riche et très ancien. Dès les années 1920, les premiers archéologues en ont fait connaître un épisode qui a tout de suite eu un retentissement international, avec la découverte d’un cimetière mésolithique.
Cette époque est celle des derniers chasseurs-cueilleurs de la fin du 6e millénaire avant notre ère, avant que les premières sociétés agrico-pastorales n’y laissent aussi leurs traces. Sans atteindre le degré de technicité de la science archéologique d’aujourd’hui, les époux Péquart qui ont entrepris de lever le voile de ce passé ancien, développaient, pour l’époque, des méthodes de travail très novatrices. Ce cimetière des derniers chasseurs-cueilleurs a livré les restes particulièrement bien conservés de 12 individus déposés dans 9 tombes avec leurs dépôts funéraires d’accompagnement.
L’archipel Houat-Hoedic, véritable conservatoire archéologique, a connu d’autres occupations par la suite. Les premiers agriculteurs se sont installés il y a 6500 ans et ont laissé de nombreux monuments mégalithiques dont certains ont été étudiés très récemment. Les îles s’inscrivent déjà dans un réseau de communication avec le continent, ce qui ne cessera d’être leur vocation par la suite.
Jean-Marc Large est archéologue, chercheur associé à l’Université de Rennes 1. Responsable d’opérations archéologiques depuis 40 ans, il a particulièrement étudié les conditions de vie des premiers paysans du Néolithique dans le cadre de fouilles programmées réalisées dans l’ouest de la France, en Vendée et en Bretagne. Arrivé à Hoedic en 2001, il a sillonné les deux îles à la recherche des traces de la Préhistoire récente et a fouillé notamment les files de pierres dressées du Douet et de Groah Denn, toutes deux à Hoedic.
